Des apiculteurs du Pays vert ont constaté ces derniers jours que les champs de moutarde en fleurs que butinent leurs abeilles sont actuellement traités aux herbicides. Ils sont catastrophés car, très affaiblies au sortir de l’hiver, leurs navettes ne peuvent résister à l’appel des généreuses offrandes de pollen des étendues de moutarde à perte de vue.

En temps normal, à pareille époque, le gel aurait dû venir à bout des plants de moutarde, ce qui évite de devoir les détruire. Mais cet hiver, particulièrement clément, n’a pas joué son rôle de régulateur. Du coup, fait exceptionnel, les agriculteurs sont amenés à détruire eux-mêmes les plants de moutarde avant de les enfouir par le labour. Pour cela, plusieurs méthodes existent parmi lesquelles le recours aux pesticides qui est malheureusement a priori la solution la plus facile mais qui est aussi la plus préjudiciable aux insectes pollinisateurs et à notre santé.
Au regard de la gravité de la situation, la Députée wallonne, Bénédicte LINARD, a rédigé en urgence une question parlementaire à l’attention du Ministre de l’Agriculture, Carlo DI ANTONIO, afin d’examiner la légalité des pratiques incriminées. Il semblerait que l’usage d’herbicides sur les moutardes en fleurs ne soit pas interdit mais que le ministre ait communiqué via les structures Natagriwal de manière à sensibiliser les agriculteurs et à limiter ce type de pratiques.

Malheureusement, nous déplorons que les recommandations du Ministre ne soient à ce jour que rarement suivies et que la technique du broyage ne soit pas privilégiée à celle de l’emploi d’herbicides.

Par ailleurs, bien que l’agriculture relève des compétences régionales, Ath n’en est pas moins une commune Maya. Elle s’est donc engagée à sensibiliser l’ensemble de sa population à la préservation des abeilles et de la biodiversité en ce compris les agriculteurs.

Dès lors, ÉCOLO invite le Collège Communal de la Ville d’Ath à mettre urgemment en œuvre tout ce qui est en son pouvoir afin d’insister auprès des agriculteurs pour qu’ils fassent le choix d’une méthode autre que le recours aux herbicides pour détruire les fleurs de moutarde respectant dès lors les recommandations du Ministre. Il serait dommage pour Ath de réduire à néant le fruit des gros efforts qu’elle a consentis afin, notamment, de réduire, comme le souhaitait ÉCOLO, l’usage des pesticides sur les espaces
communaux.