Et la comparaison entre Ath et d’autres villes wallonnes, comme Charleroi, doit se faire avec prudence…

Récemment, des chiffres ont été diffusés concernant la pollution par les métaux lourds au centre-ville. La démarche a suscité pas mal de réactions de la population, confrontée à des chiffres bruts et naturellement en recherche d’explications, notamment auprès des familles politiques.

Les chiffres diffusés et la démarche utilisée suscitent les réflexions et les actions suivantes de la part d’Ecolo-Ath

Sur la hausse des poussières sédimentables en 2018 avec un pic en avril-juin

Les poussières sédimentables sont des éléments qui se déposent rapidement sur le sol. Il est communément admis que  les poussières sédimentables ne peuvent pas servir comme indicateur de la qualité de l’air (car trop « lourdes ») mais plutôt comme indicateur de contamination des sols. Par opposition, les  particules fines qui restent en suspension dans l’air plus longtemps peuvent s’introduire plus facilement/profondément dans les voies respiratoires vu leur taille.

La hausse des poussières sédimentables mise en évidence  (de 91 mg/m2/j en mars à 321 mg/m2/j en juin) est  réelle. Il aurait été utile de préciser que les  résultats de juillet-août sont déjà nettement plus bas que le chiffre de juin (148 et 183). La sécheresse a pu jouer un rôle dans cette évolution récente car, comme le précise ISSeP (institut scientifique de service public, en charge de la récolte et de la publication des données sur la qualité de l’air wallon) dans son rapport 2006, « la pluie joue également un rôle [sur la quantité de poussières récoltées] en rabattant les poussières vers le sol ». Il faut néanmoins pouvoir déterminer clairement l’origine et la cause de ces augmentations. Tout comme il faut être attentif à certains pics observés de Cadmium, de Zinc, de Nickel et de Chrome parmi les poussières récoltées en 2018. Nous interrogeons la police de l’environnement et l’ISSeP sur ce phénomène.

Sur les particules fines

Du côté des particules fines, nous ne notons pas d’évolution sensible – à la hausse ou à la baisse – des émissions en 2018, par rapport à l’année 2016, date du dernier rapport publié sur le site de l’ISSeP (institut scientifique de service public). Il est connu de longue date qu’Ath, avec Sclaigneaux, est la zone surveillée par l’ISSEP qui pose le plus de problème en matière de métaux lourds en raison de la présence de deux industries au centre-ville, en particulier pour le Cadmium. Depuis 2012, la situation est en voie d’amélioration. Les valeurs cibles ne sont plus dépassées.La comparaison entre Ath et d’autres villes wallonnes, comme Charleroi par exemple, doit se faire avec prudence. Certaines stations de mesure, montrent en effet, pour certains polluants, des concentrations plus élevées de particules fines à Charleroi qu’à Ath.

Pour une information objective et régulière

Les chiffres bruts diffusés récemment méritent d’être analysés avec plus de nuances et de précautions.En se mobilisant contre la reprise de l’activité plomb à Flaurea, la population a montré l’année dernière sa  préoccupation pour les effets sur la santé de la qualité de l’air au centre-ville. Les Athois et les Athoises méritent une information complète et détaillée des données récoltées par l’ISSeP. La compréhension de ces chiffres est un élément essentiel dans le combat pour un air plus pur au centre-ville. C’est pourquoi Écolo estime qu’une présentation publique des chiffres par l’ISSEP est essentielle, après la publication de chaque rapport annuel, rapport qui doit pouvoir être diffusé plus tôt dans l’année. Nous sommes en septembre 2018 et l’analyse des chiffres de 2017 n’est pas encore connue… 

Sur le fond du dossier, le maintien d’industries au centre-ville nécessite le respect de hauts standards de qualité environnementale et sanitaire et un partage d’informations entre entreprises, pouvoirs publics et habitants. La diminution du niveau de pollution reste un combat de tous les jours. Nous continuerons à y travailler à l’avenir comme nous le faisons depuis 2005. Ci-dessous, les engagements d’Écolo concernant la lutte pour la qualité de l’air au centre-ville repris dans notre programme pour les élections communales de 2018.


Pollution chimique au centre-ville : les engagements d’Écolo

Pour Écolo, la présence d’industries au Centre-Ville nécessite une vigilance de tous les instants, en particulier lorsqu’il s’agit d’entreprises classées Seveso. Écolo a toujours été attentif aux impacts environnementaux et sanitaires de ces entreprises, en particulier en ce qui concerne La Floridienne (actuellement Flaurea Chemicals).

En 2005, nous dévoilions un rapport de la Région wallonne faisant état de graves manquements en matière de prévention des risques. Les mesures de pollution par les métaux lourds montraient alors des taux particulièrement élevés dans l’environnement du centre-ville (notamment pour le Cadmium, le Plomb et le Chrome).

À la suite de notre action, des mesures ont été prises par l’entreprise et un suivi sanitaire a été mené auprès des habitants, en particulier du Faubourg de Tournai.

Aujourd’hui, si la situation s’est améliorée, du moins si on s’en réfère à la mesure de la présence de métaux lourds au centre-ville, des épisodes récents sont interpellants.

En 2017, nous nous sommes prononcés contre la reprise de la filière plomb à Flaurea. Nous avons à plusieurs reprises porté le débat en conseil communal. Écolo-Ath a également rendu publics des courriers électroniques qui montraient que, malgré les déclarations apaisantes annonçant la suppression du projet de reprise de la filière plomb et donc de l’enquête publique, Flaurea agissait pour que cette enquête aille à son terme.

Cette attitude, couplée à des activités menées sans qu’un permis ait été demandé à la Région wallonne, nous oblige à être vigilant.

Le maintien d’industries au centre-ville nécessite le respect de hauts standards de qualité environnementale et sanitaire et un partage d’informations entre entreprises, pouvoirs publics et habitants. En particulier :

  • Nous soutiendrons la poursuite du comité d’accompagnement, composé notamment de riverains, et serons attentifs à ce qu’il soit doté de moyens qui lui permettront de suivre et de donner des avis en toute connaissance de cause. Nous veillerons à ce que ses recommandations soient mises en œuvre.
  • Nous lancerons un projet pilote de suivi des odeurs et du bruit au centre-ville par les habitants et par le personnel des entreprises, sur le modèle de ce qui se fait en France depuis près de 20 ans. Faire appel à la perception des riverains quant à la reconnaissance de ces potentielles nuisances a pour objectif de réduire celles-ci, et d’agir sur les procédés industriels. Cette pratique fait mieux circuler l’information, elle crée des interactions entre riverains, experts et décideurs, elle favorise le dialogue et assure ainsi un meilleur partage des pouvoirs.
  • Nous insisterons auprès de la Région wallonne pour une meilleure transparence dans la communication des mesures de la qualité de l’air sur Ath. La permanence et la qualité des mesures doit être garantie.
  • Nous soutiendrons le développement, au sein des entreprises du centre-ville, de filières et de production d’avenir, axées sur l’économie circulaire et en concordance avec les recommandations et les règlementations européennes. Nous nous opposerons à un scénario de reprise de la filière plomb.