Des caméras à Ath ...

Publié le 3 septembre 2020
Rédigé par 
Ecolo Ath

Conseil communal du 3 septembre 2020 – ATH

Intervention de Laurent Delvaux, conseiller communal sur l’installation de caméras de surveillance sur la Grand’Place

 

Il y a un peu plus d’un an, le 8 juillet 2019, nous votions le Programme Stratégique Transversal.
A l’époque, je m’avouais rassuré de trouver à travers ce recueil de plusieurs centaines d’actions concrètes, une transcription fidèle de la Déclaration de Politique Communale, elle-même héritée de nos accords de majorité.
En effet, comment cacher sa satisfaction lorsque bon nombre des préoccupations d’Ecolo font l’objet d’autant de considération ?

  • Adhésion au Green Deal,
  • Programme Communal de développement Rural,
  • Engagements d’éducateurs dans les écoles primaires, où l’on se soucie plus que jamais du bien-être avec un enseignement innovant,
  • Protection de la biodiversité,
  • Amélioration de la qualité de l’environnement ;
  • Zéro déchet,
  • Gestion raisonnée de l’éclairage, …

Tant de raisons de se réjouir qui rendaient superfétatoire de s’appesantir sur d’autres actions suscitant moins l’enthousiasme des écologistes.

L’installation de caméras fixes dans notre ville est de ces dernières.

Non pas parce que la sécurité de nos concitoyens ne fait pas partie de nos priorités, au contraire et je crois même en avoir personnellement apporté la preuve à travers plusieurs de mes interventions lors de précédents conseils communaux.

Non, si le recours aux caméras fixes ne nous enthousiasme pas c’est parce qu’il nous emmène sur ce délicat exercice qui consiste à trouver le point d’équilibre entre sécurité et liberté.
Un exercice d’autant plus périlleux que les concepts tant de sécurité que de liberté sont totalement subjectifs.

Alors que certains se sentent rassurés d’être dans le champ d’une caméra bienveillante, d’autres, au contraire, se sentiront épiés et abusivement surveillés. D’autres encore, à la vue de caméras, prendront seulement conscience d’un soit disant danger dont ils ignoraient jusqu’ici l’existence.

Bien que lors d’événements de masse, leur utilité soit avérée, les caméras fixes de surveillance ne sont pas l’objet d’un combat d’Ecolo. Et pourtant, elles font partie du PST. De notre PST, cette feuille de route, résultante des trois forces en actions.

Dès lors, plus par loyauté que par conviction, nous ne nous opposerons pas à l’installation de ces caméras.

Par contre, il est de notre devoir de rassurer ceux pour qui l’arrivée de caméras fixes pourrait être anxiogène. Dès lors, rappelons que notre ville d’Ath, réputée pour sa qualité de vie n’est pas un terrain particulièrement criminogène. Que du contraire car, pour rappel, ces 5 dernières années, la criminalité, bien que n’ayant jamais été particulièrement préoccupante par rapport aux autres villes du royaume, a baissé de 30%. Et dans le même temps, le sentiment d’insécurité auprès de la population est également en baisse.

Nous ne nous opposerons pas à l’installation de caméras, ce qui ne veut pas dire que nous ne serons pas vigilants.

Vigilant pour ce qui est du respect des différentes mesures légales et techniques visant à garantir la confidentialité des images et la protection de la vie privée.
Vigilant quant au respect du cadre d’utilisation qui vient d’être exposé.
Et de rappeler qu’à la demande d’Ecolo, la note d’orientation communale prévoit à cet effet la tenue d’une commission d’évaluation annuelle qui vérifiera le respect de la réglementation sur la vie privée avec les services de police.
Et vigilant lorsque sera venu le moment d’évaluer le retour sur investissement.

Et puis, nous espérons sincèrement que les caméras temporaires démontreront leur efficacité dans la lutte contre les délits environnementaux, qu’elles contribueront à rendre Ath plus propre.
Qu’elles lutteront contre d’autres délits comme ces barrières d’accès de service à l’autoroute que d’inconscientes personnes n’ont de cesse de décadenasser.
C’est à nouveau le cas, depuis quelques jours, au niveau du croisement de l’A8 avec le chemin de la Billebacq à Mainvault.
Pour rappel, j’avais déjà signalé pareille situation lors du conseil communal du 16 septembre 2019…

Et pour conclure, je citerai le toujours très éclairant Jean de Lafontaine qui s’exprimait en ces mots : « L’adversaire d’une vraie liberté est un désir excessif de sécurité »