Adhésion à l'Alliance de la Consigne
Conseil communal du lundi 31 mai 2021
Intervention de Laurent Delvaux – Conseiller
Adhésion à l’Alliance de la Consigne
Déposer un projet de motion qui se soucie de notre environnement est une démarche constructive et ce d’autant qu’il s’agit ici d’une problématique qui préoccupe unanimement, je pense, les mandataires communaux athois de tous bords.
D’ailleurs, nous en avons déjà discuté lors de précédents conseils communaux, ces innombrables canettes qui jonchent le sol de nos rues, fossés et terres agricoles nous indignent tous et tous aimerions trouver une solution à ces pratiques inciviques qui polluent, nous gâchent la vue et constituent un danger réel pour les bovins.
Pourtant le système de collectes PMC via les sacs bleus est maintenant connu de tous, il est rodé et permet de récupérer 90% des canettes usagées.
Alors, accorder une valeur financière aux canettes et bouteilles usagées en les consignant devrait fort probablement faire réfléchir à deux fois certains de ceux qui jusqu’ici ne trouvent rien de mieux que de les abandonner dans la nature. Jeter de l’argent par la fenêtre n’est jamais très enthousiasmant.
Mais alors de très nombreuses questions se posent
- Qu’adviendrait-il de la viabilité de la collecte des sacs bleus qui, en gros, ne devraient plus contenir que plastics et « tetra pak « ?
- Notre intercommunale IPALE saurait-elle en assumer les conséquences techniques et économiques ? Rappelons que l’argent d’IPALE, c’est l’argent des communes et donc des citoyens.
- Auprès de qui pourra t’on récupérer la caution en échange des contenants usagés ? Auprès des commerçants ? Lesquels seraient contraints d’accepter aussi les contenants vides issus des distributeurs automatiques ?
- Quelle serait ensuite la filière pour acheminer les déchets des endroits de collectes vers les centres de recyclage ?
- Est-ce qu’un système de consignes qui se préoccupe des 10% de canettes et bouteilles qui se retrouvent dans la nature ne risque pas d’affecter le bilan positif des 90% qui sont très efficacement, et collectés, et recyclés ?
- Quels serait l’impact des canettes et bouteilles collectées en fin de vie chez nous mais achetées dans des régions ou pays limitrophes qui n’appliqueraient pas le principe de la caution ?
- Quel serait le montant de la caution ? Sachant qu’en étant suffisamment élevé que pour être valablement dissuasif pour les pollueurs, le montant de la caution (qu’il faut avancer) risque aussi d’influer sur les volumes de ventes de boissons. Et que les consommateurs pourraient se tourner ainsi sur des conditionnements alternatifs et moins polluant, ce qui serait plutôt une bonne nouvelle pour l’environnement.
Car rappelons-le, le meilleur déchet restera toujours celui qu’on ne produit pas et que canettes métalliques et bouteilles en plastiques ne sont pas des fatalités.
D’autres dispositifs permettent de consommer des boissons.
D’ailleurs, une commune comme la notre qui ambitionne de tendre vers le zéro déchet doit avant tout sensibiliser et faire la promotion des alternatives aux modes de consommations générant des déchets.
Bref, il y a matière à réflexion, le sujet est très complexe et Ecolo souhaite qu’avant tout les gouvernements régional et fédéral prennent le temps d’étudier sérieusement la pertinence de recourir à la consigne des canettes et bouteilles en tenant compte, le plus largement possible, du contexte actuel qui n’est peut-être pas le même que celui d’autres pays qui pratiquent déjà.