Des artifices pour équilibrer le budget 2015 de la Ville
Le conseil du 30 octobre a été, une fois n’est pas coutume, marqué par les discussions budgétaires. Intervention de Ronny Balcaen sur la deuxième modification du budget 2015.
Malgré les efforts demandés au personnel communal et aux citoyens, la situation budgétaire reste difficile, comme en témoigne le refus de la majorité PS-MR de revenir sur la disparition de la prime de fin d’année. Quelques éléments de cette deuxième modification budgétaire méritent qu’on s’y attarde. </p><p>
1. Les dépenses de personnel sont en hausse. Suite à la décision du gouvernement fédéral, il y a suppression de l’index prévu cette année. Ce saut d’index, c’est une calamité pour les travailleurs mais c’est une bénédiction pour la commune. Puisque vous faites 309.500 Euro d’économies que vous choisissez de réinjecter dans les postes suivants:</p><p>
– l’octroi de chèques repas au personnel communal pour 127.765 EUR, histoire de compenser un peu la perte de la prime de fin d’année sur laquelle nous serons amenés à nous prononcer en fin de séance.<br>
– l’engagement de personnel communal pour un coût estimé à 225.000 EUR, qui en année pleine, représentera sans doute un coup de 300.000 EUR. Il ne vous revient pas de juger de l’opportunité de tous ces engagements. Cependant, nous insistons plus que jamais pour que les recrutements qui auront lieu à l’avenir, et qui risquent de se multiplier dans les années qui viennent, soient soumis à une procédure objective de sélection, pour éviter toute contestation et pour garantir l’efficacité des services communaux.</p><p>2. Les dépenses de fonctionnement sont en hausse sensible, notamment en raison des frais pour fêtes et cérémonies. Les 300 ans de Madame justifiaient ces dépenses. Mais il faudra revenir à des crédits plus mesurées en 2016. </p><p>
3. Signe des difficultés récurrentes en matière budgétaire, la majorité utilise un artifice budgétaire pour accroître les recettes, en accord avec la circulaire budgétaire du ministre de tutelle. Pour faire simple, l’idée est de dire que 3 pc des dépenses de personnel et de dette budgétées ne seront pas réalisées. Autrement dit, on ne va pas tout dépenser ce qui était prévu. Cela correspond à un montant de 670.323,19 EUR. C’est ce montant de recettes supplémentaires, artificielles à ce stade, qui permet d’avoir un exercice budgétaire à l’équilibre. Cependant, ces économies, inscrites au budget alors qu’il reste deux mois avant la fin de l’année, ne sont pas pas du tout garanties. Il n’est donc pas exclu que cette inscription génère un déficit au compte 2015… Pour l’anecdote, en présentant, il y a un an, le budget 2015, vous vous félicitiez de ne pas avoir utilisé cette ficelle. Aujourd’hui vous êtes obligés d’y avoir recours.</p><p>
4. Du côté des investissements, je pointe l’inscription de 120.000 EUR pour l’étude sur le centre aquatique et de revalidation, deuxième étape vers la réalisation de ce projet. Qu’en est-il ? Le projet semble avancer. Nous insistons pour être tenus au courant et associés aux grandes étapes de la réalisation de ce projet.
De manière générale, on constate une grande vitesse de consommation des moyens disponibles jusque 2018 pour les investissements. Si on respecte la balise imposée par la Région, il reste à la majorité PS-MR un peu plus de 3 millions d’EUR à consacrer aux investissements financés par emprunt d’ici 2018. 80 pc des moyens ont été dépensés durant les trois premières années de votre mandature. La période préélectorale étant toujours propice aux grands travaux communaux, on peut se demander si la balise imposée par la tutelle pourra être respectée. Dans ce contexte, le directeur financier au sein de l’administration communale recommande de « maintenir l’effort de réduction des investissements afin d’assurer le respect de la balise pluriannuelle négociée avec le CRAC et les autorités de tutelle. » Et d’éviter ainsi une croissance de notre endettement.</p><p>5. En conclusion, on reste avec la tête hors de l’eau, expression utilisée par l’échevin des finances lors de la renégociation d’une partie de la dette. Malgré cette renégociation, vous devez avoir recours à des expédients pour garantir l’équilibre du budget. Et les investissements se poursuivent comme s’y de rien n’était. Vous ne semblez pas entendre les conseils avisés de votre directeur financier. On reste sur le fil du rasoir et les années qui viennent s’annoncent difficiles. Nous nous abstiendrons sur le vote de cette modification budgétaire.