Une intervention de Laurent DELVAUX, Conseiller communal Ecolo, concernant le Projet de Schéma de Développement du Territoire (SDT).

Ce schéma de Développement Territorial suscite des sentiments mitigés

 

Ce schéma de Développement Territorial suscite des sentiments mitigés parce que si sur le fond, il défend de nobles causes et ses intentions sont tout à fait louables, sa mise en application, par contre, est pour le moins maladroite.
Car si l’intention du Ministre de l’aménagement du territoire était de, je le cite, : « …amen(er) de la flexibilité dans la procédure ainsi que des moyens permettant un plus large accès de tous aux processus décisionnels en aménagement du territoire et en urbanisme ! », force est donnée de constater que nous sommes assez loin du compte.

 

Peu de temps pour en parler

L’élaboration du SDT a démarré il y a plusieurs années, la proposition a été adoptée le 30 mars dernier au Parlement Wallon et il nous est proposé aujourd’hui d’émettre un avis favorable sur ce document.
Jusque là on pourrait s’accommoder de la lecture de plusieurs centaines de pages explicatives si ce n’est que le SDT n’a été présenté qu’hier à la population athoise et qu’il lui reste un peu moins de 3 semaines pour émettre ses remarques. Qui plus est 3 semaines qui coïncident avec la fin des examens scolaires et le début des vacances d’été, soit une période où la majorité des gens manquent cruellement de disponibilité.
Et au vu de la plus que timide campagne de communication autour de la possibilité qui est offerte de s’exprimer sur le sujet, il y a fort à parier que rares seront ceux qui saisiront cette opportunité.

Ce n’est pas mauvais, c’est très mauvais…

Bref, en termes de participation citoyenne, comme le dit Louis de Funès dans la Grande Vadrouille, ce n’est pas mauvais, c’est très mauvais…
Cela étant, il serait sot d’entraver le bon déroulement des 12 défis qui constituent le SDT en matière notamment de logements, changements climatiques, économie, santé, bien être, biodiversité et lutte contre les inégalités.
Car s’il est une commune dans laquelle le développement territorial a tout son sens c’est bien d’Ath qu’il s’agit. Une commune qui n’a de cesse de se développer, où l’accroissement de la population est la plus élevée de Wallonie Picarde, où les promoteurs immobiliers règnent en maître et ne savent plus où donner de la tête. Une commune où pourtant l’offre en transports en commun est loin de répondre à un futur proche moins carboné. Une commune où actuellement ces mêmes transports en commun sont principalement focalisés sur Bruxelles alors que l’ambition du Schéma de Développement du Territoire vise le renforcement de pôles autour de Mons, La Louvière, Charleroi, Namur et Liège.

Bref, j’ai la conviction que notre ville a plus d’une carte à jouer à travers le SDT et les cartes sont d’ores et déjà dans le camp du pouvoir communal puisque pour instancier les ambitions du Schéma de Développement Territorial, il faut définir et appliquer un Schéma de Développement Communal.
Un Schéma de Développement Communal, à charge de l’autorité communal et qui au-delà de l’instanciation du schéma territorial wallon permet aussi de définir le design, la cohérence urbanistique de notre entité pour les décennies à venir.
D’ailleurs, rappelez-vous Monsieur le Président, à plusieurs reprises, ici même, je vous ai fait part de mon désarroi quant au fait qu’aucun Schéma de Développement Communal ne nous permette de nous positionner posément face à de nombreux promoteurs immobiliers qui ont en commun d’avoir avant tout des intentions lucratives.

En effet, il eut été, très certainement plus aisé de statuer sur des dossiers tels que le Mac Do, la Zacc de Haleurs ou encore le Burger King pour n’en citer que quelques-uns, si un Schéma de Développement Communal faisait référence…
Dès lors, tournons-nous vers l’avenir et cap sur 2028, année ultime pour la naissance de notre Schéma de Développement Communal.